La culture est un concept polymorphe avec une multiplicité de composantes et d’influences. De plus, une culture planétaire tend à se mettre en place. Le phénomène de « culture de masse », lié à la globalisation va demander un effort d’adaptation et de remaniements internes à tous les citoyens du monde. Le concept d’acculturation ne concernera plus uniquement les personnes en situation d’immigration. (Paris, C., 2010). E. Tylor dans Dictionary of Anthropology, définit la culture comme suit : « La culture est un ensemble complexe qui inclut savoirs, croyances, arts, positions morales, droits, coutumes et toutes autres capacités et habitudes acquis par un être humain en tant que membre d’une société. ».
Il est possible d’identifier des éléments qui constituent la culture collective ou individuelle. Au niveau individuel, considérons la culture comme une composante identitaire personnelle et donc non transposable d’un individu à l’autre. Il forge sa culture individuelle en s’appropriant des éléments de la culture collective et des sous-cultures (sans notion d’infériorité) telle que la culture régionale, familiale, professionnelle, genrée, générationnelle, sociale… Le contexte migratoire incite la personne à modifier son identité culturelle, à procéder à des remaniements internes et des compromis avec soi-même et avec les autres (Cartron, S. 2000).
Selon E.T Hall (1959) (cité par Cartron, S., 2000), la culture et les comportements humains ont pour piliers de base dix systèmes de communication primaires (ou SCP) : l’interaction, l’association, la subsistance, la bisexualité, la territorialité, la temporalité, l’acquisition des connaissances, le jeu, la défense et enfin l’exploitation. De plus ces dix SCP s’organisent sur différents niveaux :
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La méthode formelle d’enseignement fonctionne par l’injonction et la remontrance
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La méthode informelle est basée sur le principe de l’imitation d’un modèle
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La méthode technique se veut démonstrative, explicite, claire et scientifique
« Comment puis-je connaître toutes les cultures ? » Cette question peut engendrer un sentiment de découragement face à l’ampleur du travail. De plus c’est un apprentissage qui s’avère utopique et non recommandé car la dérive de la stigmatisation est vite perceptible. Des questions plus pertinentes seraient : comment développer la compétence interculturelle ? Ou comment développer les compétences de communication interculturelle ?
Brigitte Tison définit les compétences comme un « ensemble de savoir-faire conceptualisés, dont la maîtrise implique la mise en œuvre combinée de savoirs formalisés (connaissances scientifiques et techniques) » (Tison, 2007, p.69).
« La compétence culturelle est à la fois un savoir-être et un savoir-faire, qui se caractérise notamment par :
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le décentrage, c’est-à-dire, dans le cadre du contre-transfert, la capacité pour le thérapeute à percevoir ses propres représentations, et à s’en distancer
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la compréhension des références culturelles du patient dans le cadre du transfert
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la nécessaire confrontation des modèles explicatoires de la souffrance et du soin entre le thérapeute et son patient. » (Larchanché, S. et Bourdin, M.-J., 2015, p.50)
Les compétences de communication interculturelle développées, entre autres par Everett Rogers et Thomas Steinfatt, sont « the degree to wich an individual is able to exchange information effectively and appropriately with individuals who belong to a different culture » (Rogers et Steinfatt, 1999, p267). Définition traduite par B. Tison comme « la capacité d’un individu à échanger de l’information de façon efficace et appropriée avec des individus culturellement différents » (Tison, 2007, p.69). Selon ces deux chercheurs américains, les compétences de communication interculturelle se déclinent en quatre compétences (Tison, 2007, p.70) :
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la compétence allocentrique (ou empathie)
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les compétences générales de communication
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les compétences générales de communication interculturelle
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les compétences interculturelles spécifiques